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Nés de mes rencontres avec vous et de ma réfléxion.

Bonne lecture à vous !

Le viol médical

Où comment le soin peut être vécu comme une atteinte profonde à son intégrité

Voilà deux mots que l'on a pas l'habitude d'associer : viol - médical

Et pourtant.

Comment nomer autrement ce qui peut être vécu comme tel.

Quand ce qui est sensé guérir, soigner où prévenir la maladie dans ces endroits intimes de nos êtres, et que les actes se font sentir comme des tortures.

Au delà du consentement, qui, même lorsqu'il est accordé, ne peut prévénir de tels ressentis.

L'intime, exposé aux regards inconnus.

L'intime, touché par des mains aux gestes techniques, plastifiées, parfois brusques.

L'intime, meurtri par les ustensiles, froids, durs, tranchants, pinçants, piquants.

L'intime, pénétré, découpé, mutilé, rogné, brulé, amputé.

Quand cet intime se sent violé et que personne ne le voit, ne le croit, ni même ne l'imagine. Et même pas soi.

Cet intime soigné pourtant, et même sauvé pafois.

Pouvoir alors venir écouter cet intime, l'entendre dans ce qu'il vit.

LUI.

Comme si c'était quelqu'un.

L'écouter LUI mettre des mots sur ses peines, sa solitude, ses douleurs, ses peurs et ses blessures. Ecouter ses larmes. Venir à son chevet pour l'accueillir et lui permettre d'être vu dans ce qu'il éprouve.

C'est un cadeau inéstimable que d'aller à sa rencontre.

Un cadeau pour SOI.

Estelle Montaigne

Le pouvoir dangereux de celui qui sait pour vous

Quand on ne va pas bien, qu’on se questionne sur sa vie, ses projets, ses choix, on se sent souvent perdu. Et quand on est perdu et que l’on souffre, on peut avoir envie de trouver de l’aide et des réponses à ses questions.

Il existe alors un possible chemin qui nous amène à nous appuyer sur des ressources extérieures pour parvenir (ou du moins c’est ce que l’on espère) à comprendre et à aller mieux.

Ces ressources extérieures peuvent être très diverses : partages avec des proches, spiritualité, pratiques ésotériques, parcours thérapeutiques, lectures… la liste ne peut être exhaustive tellement ces ressources sont multiples.

La clé de la pertinence de ces ressources est sans aucun doute celle du non savoir.

La ressource, quelle qu’elle soit ou qui elle soit, ne sait pas pour vous.

Le non savoir de ce qui se passe en vous, de ce qui vit en vous, de ce qui fait sens et de ce qui vous éclaire.

L’accompagnant, qu’il soit professionnel ou dans un élan d’écoute et de partage, ne sera jamais plus aidant que s’il ne cherche pas à vous aider en répondant à votre place à vos questionnements.

La ressource peut donner un éclairage, proposer, souligner, suggérer, ouvrir, mais ne sait pas.

Elle ne peut pas car elle n’est pas vous.

L’accompagnant qui sait pourrait alors, avec toute sa douceur ou sa bienveillance,  venir altérer, voir abîmer ce qui se passe en vous. Son « savoir pour vous » peut ainsi aboutir à une négation de vos ressentis et donc de qui vous êtes.

Le « savoir pour vous » donne du pouvoir à l’autre sur vous. Il créé de la fascination et de la dépendance.

C’est dangereux. Et ça l’est d’autant plus que c’est presque invisible…

La ressource extérieure doit vous permettre d’aller vers vous-même, de vous aider à vous rencontrer, de faire place à ce qui vit en vous.

Personne ne sait ce qui se passe en vous mieux que vous.

Estelle Montaigne